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Les non-dits : comprendre et transformer les éléphants dans nos relations

  • Photo du rédacteur: Nadine Duguay-Lemay
    Nadine Duguay-Lemay
  • 30 mars
  • 5 min de lecture

Ah les fameux non-dits ! Que ce soit dans un couple, dans une relation familiale, en amitié ou au travail, les non-dits s'installent dans nos communications et s'ils restent non-adressés, ils peuvent effriter tout doucement, mais sûrement la nature de nos relations. Des non-dits peuvent faire en sorte que les relations restent très superficielles ou encore ils peuvent devenir source de malentendus et de conflits. ils peuvent aussi créer un fossé qui s'élargit et qui peut mener à des ruptures ou des fractures profondes. Bref, les non-dits à mon avis sont source de dépendance et il est important de les adresser si on désire un rapprochement avec les gens qui nous environnent et que l'on côtoie. Cependant, je pense qu'il est nécessaire de faire une introspection afin de comprendre les raisons et motifs qui nous incitent à laisser les non-dits s'installer, et surtout perdurer. Cette compréhension nous permettra d'adopter de nouveaux comportements en communication et d'approfondir nos relations.

Définissons les non-dits

Commençons pas comprendre ce que sont les non-dits. Le dictionnaire Robert les décrit comme étant « ce qui n'est pas dit, ce qui rete caché dans le discours de quelqu'un ». Le non-dit devient « l'éléphant dans la pièce » qui est ressenti par les gens concernés mais qu'on décide d'ignorer. On ressent clairement la présence de l'éléphant mais on décide de faire comme s'il n'est pas là. Imaginez s'il ya plusieurs non-dits et que chacun de ces non-dits sont représentés par un éléphant. Il commence à ne plus rester trop d'espace dans la pièce et ça ressemble plutôt à un safari dans notre salon.


Les motifs et raisons des non-dits

Blague à part, je pense que nous avons tous des non-dits dans toutes nos relations et certains sujets peuvent susciter ou créer davantage de non-dits, tels que parler d'argent, de sexualité, ou de parentalité. Pour plusieurs, ces sujets sont très difficiles à aborder et à discuter librement. Cela peut être dû à toutes sortes de raisons et je peux attester que des expériences traumatisantes vécues contribueront à cet inconfort.


Le milieu familial ainsi que l'environnement auquel nous avons été exposés en tant qu'enfant et adolescent jouent un très grand rôle dans la façon dont nous percevrons la communication. Avez-vous eu des bonnes ou mauvaises expériences lorsque vous avez été plus jeunes autour de l'expression de vos émotions, de vos peurs ou de vos états d'âme ? Avez-vous eu l'impression que vous échangiez dans un espace sécuritaire imprégné d'amour et d'acceptation ou avez-vous vécu l'inverse et vous êtes sentis jugés, ridiculisés peut-être et surtout, pas écoutés ? Avez-vous vécu des représailles pour avoir exprimé le fonds de votre pensée ou comment vous vous sentiez réellement dans le passé ? Quels ont été les comportements de vos parents face à la communication ? Communiquait-on par des silences, des mots, des cris ou des coups de poing ? Les réponses à ces questions éclaireront comment vous avez appris à percevoir la communication et ce que vous avez aussi intériorisé. Nous avons tous une petite voix intérieure qui dans sa quête de nous protéger, nous influençons à adopter des comportements qui nous ont servi dans le passé. Le hic avec cela est que ces comportements ne nous servent peut-être plus dans le contexte présent.


Je pense notamment aux gens qui s'expriment de façon passive-agressive, chez qui les non-dits se font ressentir davantage. Tout est dans le non-verbal, dans le ton, dans la façon de dire ou de ne pas dire les choses. Même les silences deviennent lourds tant ils sont ponctués de sous-entendus et de non-dits. Pour avoir adopté ce comportement dans le passé, je peux partager que c'était largement attribué à des peurs. Exprimer le fond de sa pensée, surtout si on est la personne qui a tendance à être le poteau pour son entourage, devient très difficile. On a l'impression que ce n'est pas permis, ou encore on a vécu des représailles pour avoir osé exprimer comment se sentait ou on a vécu des conséquences qu'on préfère éviter dans le futur. Souvent, on ne se sent pas écouté et on refoule nos besoins. Ce refoulement fini par exploser dans des moments de vulnérabilité mais qui va faire mal à son entourage. Les gens ressentent vivement les émotions qui émanent de nous, mais ce n'est pas clairement exprimé par des mots. Ou alors on préfère se retirer dans notre carapace (faire la tortue) et se fermer émotionnellement. Ces comportements ne favoriseront pas la communication et les gens voudront éviter de nous parler pour ne pas avoir à vivre ces moments pénibles. C'est comme cela que le fossé s'installe et ne fait que s'aggrandir à chaque tension ou conversation épineuse.


Pour certains, la peur de dépouiller, de bénir l'autre, de briser le statut quo (on préfère cela à l'inconnu, car c'est quand même sécurisant), ou d'être rejeté.e peut aussi grandement influencer la décision de garder pour soi les vraies pensées et les émotions qui nous habitent. C'est plus facile de trouver des façons de s'insenbiliser (en anglais on parle de "numbing") que de faire face à l'éléphant dans la pièce. D'ailleurs, peut-être que certains non-dits perdurent depuis des années, donc l'éléphant a pris pas mal de place et on ne sait plus comment lui parler et l'apprivoiser. De plus, on commence à se dire que ça va demander pas mal d'efforts et qu'on a pas le temps, on est trop occupé, alors on va vaquer à d'autres occupations qui nous changeront les idées. Ce sera plus facile de contourner et d'éviter que d'en parler et exprimer le fond de sa pensée ou de nos besoins. Le hic avec ce comportement est que l'éléphant est encore là et n'aura pas plus bougé jusqu'à ce que vous lui disiez de sortir. Il s'est peut-être même temporairement installé chez vous !


Les vérités que nous préférons être sont les sources de nos non-dits.

Je suis loin d'être une experte en la matière, car tel que relayé auparavant, j'ai souvent préféré ne pas m'exprimer, contribuant donc aux non-dits qui se sont installés ou qui perdurent. Je remarque cependant depuis quelque temps à quel point il est difficile pour les gens de s'exprimer au quotidien et comment les non-dits se retrouvent dans toutes sortes de relations et de milieux.


Je pense que l'introspection intérieure que chacun de nous peut entreprendre nous guidera à mieux comprendre nos motifs, et par conséquent, nos comportements en communication. Comment chacun de nous amorcera ce voyage intérieur est très personnel et peut se faire en solo, accompagné de professionnels ou guidé par des gens en qui vous faites confiance. Comme toute introspection intérieure, nous en ressortirons grandis et mieux munis, puisque nous comprendrons mieux ce qui nous habite et ce qui nous freine à mieux communiquer nos besoins, nos pensées et nos émotions avec les autres. Dans le fond, il y a des non-dits dans des relations parce que ce sont des vérités que nous préférons ne pas nous avouer à nous-mêmes ou aborder en partant. Faire face à celles-ci et comprendre les peurs qui y sont rattachées, nous participerons de les communiquer sera un bon premier pas et est sans aucun doute le plus important à entreprendre.


Bonne introspection et au plaisir d'écrire une suite à ce texte !


gros éléphant dans une pièce








 
 
 

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